Tu l’as certainement déjà entendu : « le rock est mort ! ». Tu l’as peut-être toi-même prononcé (et dans ce cas, honte à toi ! :D). Mais est-ce réellement le cas ?
C’est LE sujet dont tous les amateurs de rock ont été confrontés au moins une fois dans leur vie. Il revient sans fin depuis des décennies. Et en effectuant mes recherches pour cet article, je me suis retrouvée devant une dizaine de magazines et de sites internet y faisant référence.
Je vais mettre mon grain de sel dans cette histoire maintenant !
| Dans cet article je vais me baser sur des recherches, ainsi que donner mes propres opinions. Si tu as un autre point de vue, je le respecte et je n’essaie pas de te convaincre de quoique ce soit. |
ALORS LE ROCK : MORT OU VIVANT ?
Eh bien, ça dépend des points de vue !
Si on regarde par rapport à l’industrie musicale, le rock est très largement dépassé, et ce depuis décennies par la pop, le hip-hop ou l’EDM (Electric Dance Music).
Maintenant, si on prend un point de vue plus général, le rock est toujours bien vivant au moment même où j’écris cet article. Il vit juste en marge de tous les autres genres !
Pour comprendre les personnes qui clament haut et fort que le rock est mort, il est important de prendre du recul sur la situation et de voir là où le bât blesse.
LE 3 FEVRIER 1959 : LA FIN D’UN GENRE ?
Durant la fin des années 1950, on peut voir des perturbations dans le milieu du rock n’roll. En effet, en 1958 :
- Elvis part en service militaire. De ce fait, il ne correspond plus à l’image et à l’esprit du rock ;
- Chuck Berry et Jerry Lee Lewis sont impliqué dans des affaires judiciaires ;
- Little Richard change de carrière pour devenir pasteur. Oui tu m’as bien lu, il passe du rock à la religion.
Arrive ce fameux jour du 3 février 1959 ! Ce jour funeste où l’avion de tournée où se trouvaient Buddy Holly, Ritchie Valens et The Big Bopper s’est crashé dans l’Etat de l’Iowa. Cet incident sera considéré par des milliers de gens comme la mort du rock et même de la music !
Les années 1950 se finit également avec la mort d’Eddie Cochran dans un accident de voiture en 1959.
Cependant, l’histoire veut que différents genres soient apparu par après et ont connus un immense succès, alors qu’est-ce qu’il peut y avoir de plus ?
LE RÔLE DE LA DIFFUSION
Quand on reprend l’histoire du rock, on peut voir que dès ses débuts, le rock se bat pour avoir de la place. Entre les hit-parades Rhythm and Blues, Blues, Country, Pop, etc. le rock a du mal à trouver son équilibre.
Quant aux artistes rock n’roll, s’ils connaissent la gloire c’est grâce à la diffusion de leurs titres sur des « grosses radios ». Et ce, que ce soit grâce aux titres originaux ou aux covers d’artistes d’autres genres.
Dans un spectre plus large, le rock (et plus tard le metal) est aussi boudé par les médias mainstream. Enfin, ils boudent les artistes de ces genres sauf quand ils peuvent gagner de l’argent sur des scandales (vrai ou faux) et autres excès liés à ces derniers. Ce qui alimente également les stéréotypes que les gens peuvent avoir sur ces milieux.
Qui dit moins de visibilité, dit moins d’audience. C’est pour cela, qu’au fil du temps, la presse spécialisée dans le rock et le metal est apparu. Bien qu’on puisse la retrouver partout aujourd’hui, elle est moindre que la presse mainstream. Je dirai que soit on tombe par hasard dessus, soit on est dans le milieu rock/metal et on connait les magazines par ce biais. Mais là encore, on peut retrouver des webzines et autres qui ne sont pas très partial ou qui n’ont que peut de références en la matière.
Dans les magazines spécialisés célèbres, on peut citer Loudwire, Kerrang!, Rolling Stone, Metal Zone, Folk n Rock et bien d’autres encore.
On peut les retrouver soit sur internet, soit dans les bureaux de presses habituelles.
| Attention ! Certains sont uniquement en anglais comme Loudwire ou Kerrang! |
Toutefois, le rock a toujours été un peu en marge des goûts de la majorité de la population. Et cette situation était déjà présente en 1950 ! Ces derniers préférant la musique pop au rock.
Avec les années, on peut constater que cela n’a pas beaucoup changé !
LE PASSE, LE PRESENT, LE FUTUR
Quand on pense au rock, on pense aux grands classiques du genre : Elvis, Led Zeppelin, Queen, AC/DC, et j’en passe tellement d’autres. Mais si je vous demande des groupes actuels ? Et quand je parle d’actuels, je parle d’après les années 2000/2010 bien entendu. Là, certains ne sauront pas quoi répondre ou auront peu de références, s’ils ne sont pas plus intéressés par le rock et tous ces dérivés.
De plus, on peut aussi constater rapidement les influences et les ressemblances avec les grands groupes du passé. Et ce, parce que les artistes s’inspirent beaucoup des œuvres d’antan. Il n’y a plus autant de “nouveautés”. De plus, ceux qui ose la nouveauté, peuvent se retrouver confronté au mécontentement de fans.
Cependant, ces dernières années, on peut voir un nombre exponentiel de groupes de rock et metal se former (et se séparer aussi, il faut le dire). Et pour cause, quand on compare les deux époques, il y a beaucoup plus de groupes ces dernières années que dans toute la décennie des 50s. Toutefois, ils sont confrontés à d’autres problèmes que nous allons voir tout de suite.
LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ET AUTRES MOYENS DE CONSOMMATION
Avant de commencer le paragraphe, je tiens à préciser que les nouvelles technologies sont d’une grande utilité. Mais comme tout, il y a des avantages et des inconvénients.
Le trop-plein d’informations
Avant les années 1980/1990, les gens n’avaient pas un petit appareil possédant une quantité gigantesque d’informations dedans (le smartphone, si tu ne suis pas). Donc si un groupe s’inspirait grandement d’un autre, peu de gens le savaient. Aujourd’hui, en quelques heures (ou minutes) il y a de fortes chances d’avoir un commentaire remarquant la similitude. Ceci entraine alors plus rapidement les poursuites pour copyright etc. Ça entraine également les gens à juger et à catégoriser plus rapidement les groupes.
Dans un autre registre maintenant. Un groupe qui publie des covers ou ses propres titres sur des plateformes de partages comme YouTube, il va être noyé dans la masse constante d’informations. S’il ne fait pas du (bon) marketing pour son groupe, on peut passer à côté de pépites sans le savoir. Ou inversement, un label peut engager un groupe avec un (très) bon marketing, mais ce dernier est moyen voire médiocre.
Le changement de consommation des produits
Avant les nouvelles technologies, les amateurs achetaient des vinyles, des cassettes et des CDs (pour la génération Z, oui, ça a bien exister). Et certains continue d’ailleurs, on peut remarquer la croissance des ventes de vinyles ces dernières années.
Cependant, ce qui a détruit l’industrie musicale au début des années 2000, c’est le PIRATAGE INFORMATIQUE. Bah oui, si on peut avoir les choses gratuitement, pourquoi les payer ?
Le manque de vente de disques à cause de ce dernier a conduit les acteurs de l’industrie à devoir trouver d’autres solutions afin de pallier ce problème. Aujourd’hui, pour les artistes, ce sont les tournées qui leur rapportent le plus avec la vente de la place associée à celle du merchandising.
Entre-temps est apparu un autre moyen de consommation musicale : le STREAMING. Celui-ci reçoit un accueil mitigé dans un premier temps. Maintenant, cela va mieux, cependant beaucoup d’artistes mettent en garde sur les contrats des labels et la négociation des coûts par clics.
L’apparition de labels et d’artistes indépendants
Parce qu’il faut se concentrer sur le positif dans la vie (ou du moins essayer), ces innovations ont permis l’apparition de labels et d’artistes indépendants. Avec la possibilité de créer des cagnottes en ligne, de créer rapidement et facilement un site, de monter un home studio pour un budget relativement avantageux, internet est une aubaine pour ces derniers.
Mais soyons honnête deux minutes. Pour être indépendant, il faut quand même avoir des notions de prise de son, de mixage, de marketing, de commerce et autres pour pouvoir proposer quelque chose de professionnel. Ou du moins, s’entourer de personnes compétentes dans ces domaines. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
L’INDUSTRIE MUSICALE
Je le dis tout de suite, je ne vais pas trop m’éterniser sur ce point. Il y a tant de chose à dire dessus et des personnes plus compétentes que moi pour te l’expliquer (genre des artistes qui connaissent le terrain ). Je vais juste mentionner quelques faits en lien direct avec le sujet que j’aborde.
Tout d’abord, on peut voir une corrélation entre les artistes rock et l’industrie musicale. Au plus fort de cette dernière, on retrouve le million dollar quartet composé de Jerry Lee Lewis, Johny Cash, Carl Perkins et Elvis Presley. Plus l’industrie musicale décline, plus le rock décline lui aussi.
De plus, comme dit précédemment, les contrats d’artistes sont tellement bien rédigé, que ces derniers devraient avoir fait droit pour comprendre tout le charabia dedans. C’est pour cela que des artistes des “anciennes générations” mette en garde la nouvelle sur tous ces aspects qu’ils ont mis eux-mêmes du temps à comprendre.
Enfin, il faut bien comprendre que beaucoup d’artistes maintenant ont un travail ou des projets en parallèle parce que vivre uniquement de la musique aujourd’hui (sauf pour quelques chanceux) est devenu difficile.
Conclusion
Donc voilà, le rock est toujours là mais dans le clan des outsiders. Ce qui est également une bonne chose car cette position leur permet de faire la musique qu’ils aiment et qu’ils veulent. Ils ne sont pas tenus de faire plaisir à leur audience ou autres clauses.
Evidemment, aujourd’hui il est difficile pour les groupes de se faire un nom dans cet océan d’artistes aussi divers et variés, mais quelques un arrivent à tirer leur épingle du jeu.
Aussi, il faut préciser que le rock n’est pas seulement un genre musical. C’est aussi un façon d’être et de penser! Certains artistes qui n’appartiennent pas obligatoirement au rock et metal ont une attitude rock.
Je tiens également à dire que depuis quelques temps, un regain de son rock et même metal sont réapparu. Je pense à des artistes comme Avril Lavigne (le retour), Yungblood ou Willow Smith qui tous collabore avec Travis Barker (batteur de Blink 182 entre autres) ou alors plus récemment Ed Sheeran et Yungblud collaborant avec Bring Me The Horizon. Et j’en passe bien entendu. Vous pouvez ne pas aimez ces derniers, mais c’est déjà un premier pas.
Cela veut-il dire que le rock va revenir sur le devant de la scène ? Je ne sais pas, mais quoi qu’il en soit le rock ET le metal sont bien présent et nous sommes nombreux à écouter ou à jouer ces genres.
Alors arrêtons cette mascarade une fois pour toute et comme le disait AC/DC « For those about to rock… We salute you ! »
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Sources :
Une histoire musicale du rock – Christophe Pirenne
Janis Media – Le 3 février 1959, « The Day The Music Died », Quand la mort du rock se joue à pile ou face: https://www.janis-media.com/culte/349-le-3-fevrier-1959-the-day-the-music-died-quand-la-mort-du-rock-se-joue-a-pile-ou-face
La Presse – Le rock n’est pas mort, vive le rock ! :https://www.lapresse.ca/arts/musique/2020-11-07/le-rock-n-est-pas-mort-vive-le-rock.php
Vice – Le rock est mort, enfin ! :https://www.vice.com/fr/article/a3aqkj/le-rock-est-mort-enfin
Breakfast In Backstage – Le Rock est-il vraiment mort ? : https://www.youtube.com/watch?v=eypGOi8OJYE&list=PLG7tBOM3CtVICAKcMomOtfxwPhlFU-cUt&index=25
Loudwire – Musicians Warning Fans About the Music Industry : https://www.youtube.com/watch?v=cI1ZbBwEA-c
