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Le HEAVY METAL, début de la sauvagerie

Salut,

Aujourd’hui je vais commencer par te poser une question. Qu’as-tu en tête quand tu entends “heavy metal” ?

Du bruit ? Des cris ? Le diable ?

Beaucoup stéréotypé, jamais égalé, le heavy metal est là en force depuis plus de 50 ans !

Plongeons ensemble dans les entrailles de ce qui est le début de la musique extrême !

DISCLAIMER : cet article a été rédigé à partir de certaines de mes connaissances et est appuyé et complété par des recherches faites en amont de sa rédaction. Tu peux retrouver les sources en bas de page.
Note : Les groupes / artistes que je cite dans les articles, je les cite uniquement dans le but de te donner une idée des sonorités que tu retrouves dans les différents genres. Je tiens cependant à préciser qu’au fil du temps, c’est devenu de plus en plus compliqué de le faire avec les mélanges de styles, etc.
De plus, mon but n’est pas de catégoriser les artistes, mais de te les présenter afin que tu découvres les différentes possibilités qu’il y a dans le rock et le metal. Et même t’amener à apprécier ces genres.

Le heavy metal, c’est quoi ?

Le heavy metal est un genre de rock apparu en Angleterre, fin des années 1960. L’origine du terme est incertaine. Ce que l’on sait, c’est qu’il est apparu pour la première fois en chanson dans le titre Born to Be Wild de Steppenwolf.

Caricature Steppenwolf:, heavy metal

Le Hard rock et le Heavy metal : quelle différence ?

Il faut savoir que le terme heavy metal peut prêter à confusion, car il peut prendre différents sens selon le contexte.

1/ il peut être utilisé comme synonyme de hard rock.

2/ le terme désigne le heavy metal traditionnel : tendance esthétique plus radicale qui, au cours des années 1970 et 1980, s’est démarqué du hard rock en s’éloignant des racines blues.

3/ au sens large et général, le heavy metal ou metal désigne toutes les musiques qui découlent du heavy metal (du point n°2) et du hard rock.

Nous allons examiner de plus près le point 2, si tu le veux bien.

La frontière entre le hard rock et le heavy metal est mince, mais réellement présente. Ce dernier se distingue par un ensemble de codes et de règles spécifiques que nous allons voir ci-dessous.

Les éléments essentiels du heavy metal :

Le son

Ou plutôt son intensité ! Il faut jouer fort, très très fort et s’en vanter !

Selon l’adage de l’époque « Loudness equals greatness ». On peut traduire par intensité sonore = puissance. C’est à partir de là que la question du groupe le plus bruyant devient cruciale. La concurrence est rude : entre Deep Purple, Iron Maiden, les Rolling Stones, Motörhead, Manowar, My Bloody Valentine ou KISS (soit une majorité de groupe hard rock/heavy metal), tous donnaient des concerts qui dépassent largement les 120 décibels.

Caricature Iron Maiden, heavy metal

D’ailleurs, Tony Iommi (guitariste de Black Sabbath) est un exemple parmi tant d’autres de musiciens ayant souffert de problèmes auditifs liés au volume extrême de ses propres concerts. Ted Nugent et Pete Townshend (guitariste des Who) sont presque sourd à cause de cela.

D’un autre côté, de nombreux artistes comme Edward Van Halen (guitariste de Van Halen) ou Joey DeMaio (bassiste et leader de Manowar) utilisent des bouchons d’oreilles pour se protéger.

La mise en scène

Les artistes du genre redonnent une dimension sacrée aux concerts. L’éclairage, les décors et même les costumes sont imaginés pour donner l’image que le groupe souhaite renvoyer au public.

L’ « uniforme » du musicien de heavy metal est composé de :

  • Un blouson en cuir,
  • De colliers et bracelets,
  • De pantalons ultra moulant en jean ou en Spandex.

Les instruments

La guitare et la batterie sont maintenant dominantes dans la musique.

La batterie devient un véritable pilier du temps. Elle le marque désormais de manière égale à chaque temps. Quant à la guitare, elle devient symbole de virtuosité et de puissance.

La basse, de son côté, est généralement utilisée pour doubler à l’octave les graves de la guitare. En plus de son rôle de doublure, les bassistes ajoutent parfois des notes d’ornements ou des notes de passage pour enrichir leurs lignes.
De plus, certains jouent des accords à la basse pour que celle-ci devienne une remplaçante de la guitare rythmique (exemple : Lemmy Kilmister).

Caricature Lemmy Kilmister, heavy metal

La formation des groupes

Dans le hard rock, la formation consiste, généralement, en quintette à clavier ou en quatuor.

Dans le heavy metal, le quintette pour guitare devient la norme, même s’il existe toujours des quintettes à clavier.

Cette formation, associée à des volumes extrêmes et à la généralisation de la distorsion, va rapidement devenir la norme.

Les sources / influences musicales

Là aussi, on découvre qu’elles diffèrent entre les 2 genres :

  • Le hard rock puise ses racines dans le blues ;
  • Le heavy metal, quant à lui, se dirige plus vers la musique baroque / classique tout en gardant des éléments blues.

Pour certains artistes, c’est lié à une sensibilité à la musique de Bach ou Vivaldi (par exemple Van Halen ou Randy Rhoads).

Ces derniers s’approprient les techniques d’écriture, la virtuosité et le vocabulaire de la musique classique. Ils lui empruntent également certaines valeurs sociales comme :

  • La glorification de la dextérité technique,
  • La valeur du travail,
  • La souffrance qu’entraine cette dévotion totale à son instrument.

Mais dans un cas général, on peut dire que la propagation des codes baroques s’explique par les pratiques d’accompagnement. Celle-ci est tellement solide que les guitaristes solistes sont libres de développer leur virtuosité.

Remarque : les harmonies du heavy metal sont généralement plus froides et plus sombres que celles du hard rock.

Edward Van Halen

Il influencera et guidera plusieurs générations de guitaristes vers de nouveaux horizons. Eruption a transformé l’histoire de la guitare. Il enregistre un solo d’1’42 sec en utilisant toutes les techniques des guitaristes de son temps :

  • Bends (tirer vers le haut une ou plusieurs cordes afin d’augmenter leur tension, cela a pour effet de monter légèrement la hauteur du son),
  • Glissando (glisser ses doigts le long du manche de la guitare afin de faire entendre le plus de son possible entre deux notes),
  • Tremolo (soit avec un vibrato, soit avec les doigts, faire « trembler » le son),
  • Hammer on (jouer les notes en déplaçant les doigts sur le manche sans toucher aux cordes avec la main située au-dessus des micros),
  • Pull off (même principe que le hammer on, mais le pull off se fait des notes aiguës aux notes graves alors que c’est le contraire pour le hammer on),
  • etc.

Mais surtout, il popularise le tapping, qu’il utilise tout au long de la dernière partie du solo. Le tapping consiste à taper une corde, avec la main située près des micros, plutôt qu’à la gratter ou à la pincer.

Pour faciliter cette technique, il diminue la tension des cordes en baissant l’accordage standard d’1/2 ton. Cette pratique connaitra un immense succès dans l’évolution ultérieure du metal.

Les paroles

Les paroliers du heavy metal développent aussi leurs particularités :

  • D’un côté, ils parlent de la vie quotidienne, des filles, de l’alcool, du rock et de sexe.
  • De l’autre côté, on trouve de l’heroic fantasy, l’horreur ou des thèmes liés au Moyen-Âge.

Si un groupe devait représenter le heavy metal, se serait Judas Priest !

Caricature Judas Priest, heavy metal

Le heavy metal = machismes ?

La réponse est oui ET non.

Oui, au départ le heavy metal était un genre machiste. Avec leurs paroles ainsi que leurs attitudes sur scène, le heavy metal a hérité du surnom de cock rock (je crois que tu as compris le principe même si tu ne parles pas anglais).

En effet, leurs vêtements leur tenant trop chaud à cause de leurs mouvements ainsi que la chaleur des spots les fait suer énormément. Cheveux collés au visage, torses ruisselants et dénudés accentuent leur masculinité. Associés aux cuirs, aux symboliques lourdes entre le manche de la guitare et le sexe masculin et aux pantalons moulants, cela devient l’expression évidente de la sexualité masculine.

Cependant, avec l’essor du genre dans les années 1980, la donne change ! Plus de monde a accès à cette musique – dont les femmes. Et ces dernières ne se contentent pas seulement d’écouter ! Elles envahissent d’abord le hard rock et se propagent dans le heavy metal ainsi que dans les styles plus extrêmes qui apparaîtront plus tard.

Heart, Vixen, Runaway, Pat Benatar, Lita Ford, Joan Jett, Rock Godess, Girlschool et tant d’autres ouvrent la voie aux femmes dans le hard rock et le heavy metal.

À l’heure actuelle, on peut compter dans ces artistes Maria Brink, Sharon Den Adel, Amy Lee, Simone Simons, Cristina Scabbia, Lzzy Hale, Taylor Momsen entre toutes les autres aristes appartenant au heavy metal (et à ses différents sous-genres).

On peut dire qu’aujourd’hui les choses ont évolué. On peut encore retrouver des groupes correspondant à la description faite ci-dessus, mais ils le font généralement dans le but de stéréotypés à fond les groupes de ces années-là.

Mais, comme beaucoup de choses, les mentalités ont du mal à changer ! Encore quelques personnes sur cette planète considèrent, aujourd’hui, que les femmes ne peuvent pas faire aussi bien du hard rock et du metal que les hommes.

Donc le machisme reste présent encore maintenant, mais il est moindre qu’au début.

Les différentes générations de heavy metal

Le heavy metal peut se catégoriser en 3 générations :

La 1e génération du heavy metal :

Dans les groupes de cette première vague, on peut citer :

Black Sabbath, Deep Purple et Led Zeppelin

La 2e génération du heavy metal :

On peut catégoriser dans celle-ci des groupes hard rock qui vont influencer le genre et de heavy tels que :

Queen, AC/DC, Rush, Motörheard, Blue Öyster Cult, ZZ Top, Nazareth ou Aerosmith

Dans le même temps, la 1e explose :

  • Les conflits au sein de Deep Purple débouchent sur l’arrivée de Rainbow, du Ian Gillian Band et de Whitesnake ;
  • Led Zeppelin est affaibli par l’addiction de Jimmy Page à l’héroïne et celle de John Bonham à l’alcool ;
  • Black Sabbath, tout aussi ébranler par l’alcool et la drogue, se sépare d’Ozzy Osbourne.

La New Wave of British Heavy Metal (NWOBHM) :

Eté 1979, apparaît une nouvelle vague de heavy metal britannique dont le chef de fil n’est autre que le groupe Iron Maiden.

Caricature Iron Maiden, heavy metal

D’autres groupes, venus de toute l’Angleterre, contribuent à l’alimenter : Venom, Def Leppard, Saxon, Diamond Head, Samson, Tygers of Pan Tang ou Girlschool.

Tous sont révélés et promus dans le magazine Sounds qui, dès mai 1979, les regroupe sous l’appellation New Wave Of British Heavy Metal (NWOBHM). La plupart sortent de l’ombre grâce à cela et signent chez des Majors.

Ensuite survient une déferlante de sorties de premiers albums de ce genre que l’on additionne à ceux des groupes de la génération précédente. Ces années-là, on peut constater que le heavy metal est un des genres de rock les plus rentables. On peut aussi voir que, quelques fois, les plus populaires des groupes de heavy metal sont ceux qui s’orientent également vers la pop comme Def Leppard, ZZ Top ou Whitesnake.

Le heavy metal évoluera évidemment au fur des années et donnera naissance à de nombreux autres genres, dont une majorité plus sombres et bruyantes que nous verrons prochainement.

En attendant, tu peux écouter la playlist consacrée à cet article juste en dessous et n’hésite pas à partager un max si tu as aimé ou si tu penses que ça peut intéresser quelqu’un que tu connais.

Aussi, tu peux retrouver toutes les caricatures juste ici !

À bientôt !

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Sources :

Une histoire musicale du rock – Christophe Pirenne

Wikipédia

Le heavy metal et son histoire, du sombre au transgressif – D. Lugert – Cadence Info : https://www.cadenceinfo.com/histoire-du-heavy-metal.htm

Apprendre le métal – Edouard de MyGuitare – MyGuitare : https://blog.myguitare.com/metal/histoire-heavy-metal

Histoire du rock – Heavy metal : https://histoiredurock.fr.gd/Heavy-Metal.htm

LE HARD ROCK, UNE AFFAIRE DE FEMMES…(AUSSI) – Bruce lit : http://www.brucetringale.com/le-hard-rock-une-affaire-de-femmes-aussi/

Puissance, force et musique metal. Quand les filles s’approprient les codes de la masculinité – Sophie Turbé – Ethnologie Française : https://www.cairn.info/journal-ethnologie-francaise-2016-1-page-93.htm#:~:text=d%20’acteurs%20locaux.-,C’est%20le%20cas%20de%20quelques%20musiciennes%20telles%20que%20Suzie,1976%20et%20Girlschool%20en%201978.



Claire Abe

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